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Entretien avec Philippe Richert, Ministre et Président de Région

Philippe Richert est Président du Conseil Régional d’Alsace. A cette évocation, tous les militants et cadres ont en tête les images de la campagne d’Alsace et le symbole fort de la victoire obtenue par la mobilisation de terrain et la justesse du programme proposé aux Alsaciennes et Alsaciens. Philippe Richert est aujourd’hui aussi le « Ministre alsacien », un Ministre en charge de réformes importantes pour notre région, pour le pays et pour son histoire institutionnelle. En ce début d’année, il a répondu à nos questions. Merci Philippe.

Philippe Richert : Tout d’abord, permettez moi de vous adresser, à toutes et tous, mes meilleurs vœux pour l’année 2011.

Que cette année nouvelle vous apporte bonheur et santé, à vous-même et vos proches. Qu’elle puisse mener à l’aboutissement de vos projets, et permettre la naissance de nouvelles idées.

Enfin, que les débats qui animent notre formation politique, continuent à être aussi riches et productifs qu’ils ne l’ont été en 2010.

Cela fait plus de 9 mois que vous avez été élu à la tête du Conseil Régional d’Alsace. Les militants de l’UMP vous ont massivement soutenu. Aujourd’hui, quel cap tracez vous pour la région. Où voulez vous la mener à l’horizon 2020 ?

Philippe Richert : A titre préliminaire, je tenais encore une fois à saluer le travail des militants qui a largement contribué à cette victoire, qui nous permet aujourd’hui de dessiner l’Alsace de demain.

Depuis le début, de nouvelles politiques ont été élaborées, d’autres dispositifs ont été revus et actualisés.

Notre programme peut se regrouper en trois objectifs clés :

–          le renforcement de la compétitivité régionale ;

–          l’établissement d’un véritable projet territorial pour l’Alsace ;

–          le positionnement et l’image de l’Alsace.

De nombreuses composantes forment le cœur de notre action. Par exemple :

–          la marque Alsace

–          les conventions d’objectifs qui sont mises en place dans les secteurs stratégiques

–          le projet régional pour la Jeunesse

–          notre dispositif en faveur de l’Economie sociale et solidaire AL’ESS qui est présenté de manière détaillée dans le cadre de ce BP

–          la révision de fond de nos politiques d’aménagement du territoire

–          le nouveau dispositif en faveur de la numérisation des salles de cinéma

–          la révision des modalités d’aides aux manifestations sportives

–          la révision des initiatives de solidarité internationale.

Autant d’exemples qui témoignent de la quantité et de la qualité du travail de l’équipe en place et qui s’inscrivent dans la politique ambitieuse que nous menons afin de porter notre projet pour l’Alsace.

Le Conseil d’Alsace est dans l’esprit de nombreux alsaciens, comment voyez vous sa réalisation ? Sous quels  délais et avec quels avantages pour la région.

Philippe Richert : Je crois à la nécessité de porter plus loin la décentralisation. Plus de vingt cinq ans sont passés depuis les lois de 1982 et aucun niveau de collectivité ne peut faire l’impasse quant aux interrogations légitimes des contribuables sur la nécessaire modernisation des instituions de notre pays et sur l’utilisation de l’argent public. La situation est grave et l’endettement de notre pays a atteint un niveau qui interdit la politique de l’autruche.

Force est de reconnaître que la multiplication des niveaux de collectivité sans remettre en cause l’existant a, à la fois brouillé le paysage pour nos concitoyens et engendré une complexité croissante.

La décentralisation est – j’en suis convaincu- la seule voie qui permette par la proximité de gestion de répondre aux enjeux de notre pays.

Il me paraît tout aussi essentiel que les réflexions et les actions progressent pour une meilleure lisibilité et une meilleure efficacité de nos collectivités. C’est pourquoi, j’ai proposé à ce qu’on réfléchisse à unir Conseils Généraux et Conseil Régional, ici, en Alsace. Dès lors que ce sont les mêmes élus – les futurs conseillers territoriaux, qui  siègeront dans les deux assemblées, ne peut-on pas imaginer qu’on puisse unir les Conseils Généraux et le Conseil Régional ? En un Conseil Uni d’Alsace ?

Avec Adrien Zeller, Charles Buttner, et Guy Dominique Kennel, nos trois collectivités ont bien travaillé ensemble, bien mieux que dans d’autres régions. La question qui se pose à nous est de savoir si nous voulons changer de braquet.

En tant que président de la Région, en tant qu’Alsacien profondément attaché à ses racines et à son territoire, mais ouvert sur notre environnement, je souhaite que nous puissions aborder avec conviction les mutations et opportunités qui se présentent à nous. Ce chantier de l’union des Départements et de la Région est une question particulièrement sensible qui doit se faire dans le respect de l’identité des territoires et préserver la proximité, permettre le traitement des dossiers à la bonne échelle.

Nous avons sur ce sujet plusieurs thématiques à explorer :

–          celle de l’efficacité, face à l’Etat, aux autres collectivités notamment,

–          celle de la lisibilité, en termes de territoires, de proximité, avec des sujets spécifiques comme la question de la relation aux acteurs culturels ;

–          enfin, il y a les questions de nature organisationnelle et institutionnelle.

Ce sont là les trois axes à approfondir pour préparer un débat dans lequel collectivités et concitoyens doivent avoir toute leur place.

Il y a le rayonnement de l’Alsace en Alsace et le rayonnement de l’Alsace hors de ses frontières. On aimerait que l’Alsace brille encore plus à l’instar de régions comme Rhône Alpes ou d’autres comme la Catalogne ou le Bad Wurtemberg. Comment peut-on y arriver, comment le chef de file que vous êtes entend-t-il donner l’élan ?

Philippe Richert : J’attache un intérêt tout particulier à ce processus de mise en place d’une région métropolitaine du Rhin Supérieur. Notre région a cette chance de pouvoir s’intégrer dans un espace tri-national de 6 millions d’habitants, qui, non seulement, bénéficie d’une richesse patrimoniale et culturelle forte portant en elle une attractivité touristique réelle, mais représente également un potentiel économique sur lequel doit s’appuyer le développement de l’Alsace.

C’est presque devenu une banalité de dire que l’Alsace doit se développer à 360°, encore faut-il s’en donner les moyens…et c’est bien ce qui est en jeu ici. Le développement de cette région métropolitaine correspond à mon sens à un nouveau type de coopération transfrontalière. L’Alsace et toutes ses collectivités se sont engagées de longue date et régulièrement dans les actions de coopération transfrontalière et cela à différents niveaux. Nous avons connu plusieurs paliers et type de coopérations. Aux jumelages ont succédé les Eurodistricts et autre Groupement Locaux de Coopération Transfrontalière (GLCT). Nous connaissons bien les initiatives portées par Pamina dans le nord de la Région, encore celles entre les régions de Colmar et de Fribourg.

Nous avons bien la chance d’être sur des territoires où les habitudes de coopérations sont effectives et réussies.

Il est cependant bien temps de passer à la vitesse supérieure.

Vous venez d’être nommé Ministre des Collectivités dans le nouveau gouvernement de François Fillon. Comment entamez-vous cette mission ? Votre expérience alsacienne vous aidera-t-elle dans cette tâche importante pour la modernisation du pays et de ces institutions.

Philippe Richert : Ma nomination concrétise mon engagement de toujours au service des collectivités territoriales, d’être à leur écoute, à leur attention.

Je mesure la confiance qui m’est accordée par le Président de la République et le Premier ministre, et je mettrais toute mon énergie à servir mon pays et ma Région.

La réforme des collectivités territoriales est un acte majeur du quinquennat, une avancée réelle pour notre mode d’organisation territoriale.

Il s’agit de donner un nouveau souffle à notre démocratie locale. Simplifier nos institutions locales, les rendre plus lisibles pour nos concitoyens, renforcer la compétitivité de nos territoires, faire progresser la solidarité territoriale ; tels sont les buts poursuivis.

La mission qui m’a été confiée me permettra de défendre avec plus de poids les dossiers alsaciens et je ne doute pas d’ailleurs, que notre réflexion – ici en Alsace- pourra être utile à d’autres territoires.

Ensemble, je vous propose d’utiliser pleinement l’opportunité qui nous est offerte de pouvoir agir à la fois au plan national et au plus près de nos collectivités.

  • Entretien exclusif www.ump67.eu – libre de droits sous réserve de mention et d’un lien vers la source – Propos recueillis par l’équipe internet UMP du Bas-Rhin.

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