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Rénovation urbaine : Un pilotage « inquiétant »

Le conseil général du Bas-Rhin participe au financement des opérations de rénovation urbaine, notamment à la Meinau. Jean-Philippe Maurer, vice-président du conseil général chargé de la politique de la Ville, réclame « un pilotage impartial, indispensable pour que chacun puisse donner la pleine mesure de ses compétences et de sa contribution. »

« L’action publique dans les dossiers comme ceux de l’ANRU – la rénovation urbaine – ne peut réussir qu’avec l’engagement confiant de tous les acteurs publics.

Le conseil général du Bas-Rhin apporte à la rénovation urbaine une contribution financière de 30,1 millions d’euros pour une période allant jusqu’en 2013.

Un pilotage impartial est indispensable pour que chacun puisse donner la pleine mesure de ses compétences et de sa contribution.

Tel n’est pas le cas, hélas, à Strasbourg où l’hypercontrôle de l’exécutif municipal s’emploie à écarter et disqualifier ceux qui ne sont pas dans son sillage politique.

Des preuves ?

Comité de pilotage technique verrouillé

La mise en place du comité de pilotage technique, qui se réunit tous les 3 mois, sous l’autorité de l’exécutif municipal, n’a longtemps admis que les seuls adjoints de quartier, en ignorant et écartant les élus, notamment ceux du conseil général alors qu’il cofinance l’ANRU.

Toutes les demandes faites pour participer à la Meinau à ses comités de pilotage sont restées sans suite jusqu’à ce que mon interpellation publique en séance plénière du conseil général, mi-2010, relayée par ma collègue Pascale Jurdant-Pfeiffer, à l’endroit de Philippe Bies, chargé de la rénovation urbaine, finisse par le faire revenir sur son refus d’y inviter les conseillers généraux, qui ne sont pas adjoints au maire.

Étrange procédé que d’écarter les conseillers généraux élus du suffrage universel qui habitent de surcroît dans les quartiers concernés, qu’ils contribuent à soutenir et à animer.

Ostracisme du cabinet conseil

Le cabinet conseil qui inspire les concepts de la rénovation urbaine n’est pas mieux disposé… Avant de prendre en charge cette responsabilité, à la demande de la municipalité, il s’est contenté de me laisser un message téléphonique pour me proposer un rendez-vous. Étant déjà retenu à la date proposée, ma demande relative à une date qui puisse me convenir n’a jamais eu de suite…

Étrange procédé, pour se donner un semblant de bonne conscience probablement !

Obstruction et dénigrement

La manœuvre ne serait pas complète s’il n’y avait pas un véritable dénigrement organisé contre l’un des principaux bailleurs sociaux et acteurs de la rénovation urbaine de la Meinau, la SIBAR, qui a comme actionnaire principal le conseil général du Bas-Rhin.

Plutôt que de contribuer à faciliter son engagement en faveur de la rénovation urbaine de la Meinau, il se voit opposer des retards dans les autorisations, voire des refus de permis de construire.

Plus insidieusement, une campagne s’est développée depuis maintenant plusieurs années, suite au changement de municipalité pour être précis, pour accréditer l’idée que la SIBAR ne respecterait pas ses engagements en faveur de la clause sociale d’insertion, ne ferait pas preuve de solidarité pour le relogement entre bailleurs et qu’elle serait défaillante en matière de concertation.

Ces affirmations péremptoires sont amplifiées par des élus ou des militants du parti socialiste lors des forums réservés aux habitants, lors de scénarios complaisamment mis en place.

De plus, les stands d’information installés dans le quartier, par les pouvoirs locaux, pour faire la promotion de la rénovation urbaine se transforment en campagne de dénigrement du bailleur social du conseil général.

Je suis résident à la Meinau, proche des habitants ; ceux-ci ne manquent pas de me faire part de leur étonnement face à de tels procédés de dénigrement, sous couvert de communication et de promotion de la rénovation urbaine.

Instrumentalisation de la rénovation urbaine

Sur le fond et sur la forme, le pilotage de la rénovation urbaine est malade de la volonté de prise de pouvoir politique de l’exécutif municipal, pour réduire au silence, par tous les moyens, ceux qui ne correspondent pas à sa ligne politique.

Que dire de la volonté de l’exécutif municipal de s’arroger encore plus de pouvoirs quand ceux qu’il doit exercer dans l’esprit de partenariat et de respect des autres collectivités, qui participent financièrement à ses projets, sont bafoués à son seul profit ?

Les habits de la démocratie cachent de sinistres manœuvres. »

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