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« L’Addition Macron »: compte-rendu de la réunion du 08-06-18

Vendredi 8 juin 2018 a lieu dans la ville Haguenau une rencontre intitulée « L’Addition Macron » organisée par les Républicains des trois circonscriptions d’Alsace du Nord dans le but d’avoir un échange sur plusieurs points notamment la situation budgétaire ou encore l’action du Gouvernement.

Après une introduction chiffrée par les trois Délégués de Circonscription Jean-Marie LANSAC, Christian KLIPFEL et Frédéric HUSS, cet échange débuta avec une intervention de Patrick HETZEL, député  :

Depuis un an, nous sommes dans une situation particulière, nous fait comprendre le député.

«Dans le nouveau gouvernement, il y a des choses bien et des choses qui le sont moins. Nous sommes avec Macron dans un entre-deux qui a beaucoup d’incidences sur ce qui se passe depuis un an ».

Il met par ailleurs l’accent sur le fait que notre président cherche à concentrer tous les pouvoirs et nous avons donc une concentration du pouvoir, pouvoir qui, par la même occasion, ne fait rien.

«  Le gouvernement et la majorité parlementaire ne font que reprendre ce qui est dit à l’Élysée sans le moindre esprit critique  ».

-Le Parlement ne joue plus pleinement son rôle

-Le déficit ne cesse de croître

Nous avons un chef d’État qui est un inspecteur des finances et qui démontre une défiance vis-à-vis des élus notamment les élus locaux, et selon lui un élu est un danger  !

D’après Macron, il vaut donc mieux que ce soit l’administration qui gouverne la France.

La grande difficulté aujourd’hui est de faire apprendre à ce pouvoir qu’il existe autre chose que les grandes villes,

D’autre part, est présent un grand problème de vassalisation territoriale  : on éloigne la prise de décision du terrain.

Le député souligna par ailleurs le fait que la petite amélioration budgétaire n’est aucunement liée à des décisions gouvernementales mais à une amélioration de la situation économique comme le précisa le président de la Cour des Comptes. Cela veut donc dire qu’aucune réforme structurelle n’a été prise.

Monsieur Macron a parallèlement sur l’Europe un projet multiculturaliste contrairement à la droite.

«  Si les Républicains ont un score plus fort au niveau national, alors ils deviendront le premier parti de l’opposition. J’espère que nous pourrons porter haut et fort les couleurs de notre mouvement  ».

Tels furent les mots sur lesquels s’acheva son intervention.

***

Nous avons ensuite eu une intervention de Frédéric REISS, lui aussi député  :

Les choses ont beaucoup changé à l’Assemblée Nationale (ex  : 400 nouveaux députés sur les 567 qui s’imposent dès leur arrivée comme étant le nouveau monde et qui ne sont absolument pas discrets). Nous avons une recentralisation totale dans la capitale bien qu’ayant un discours décentralisateur et aucune bonne décision n’est prise si celle-ci n’est prise à Paris.

Aujourd’hui à l’Assemblée Nationale l’on ne peut plus ouvrir la bouche tranquillement car tout est enregistré, filmé puis diffusé sur les réseaux sociaux.

Lors du premier Congrès du chef d’État, les nouveaux députés n’étaient pas briefés sur ce qu’il se passait et ont obéi religieusement : les nouveaux filment et photographient tout ce qu’ils font et disent pour montrer qu’ils travaillent.

Tous les textes de loi aujourd’hui passent par l’Aseemblée Nationale car là sont majoritaires les Macronistes alors qu’avant, certains textes de loi démarraient au Sénat.

D’autre part, les projets de loi sont très mal préparés (ex : téléphones portables à l’école). Le nombre de lois augmente mais la façon de travailler reste tout aussi lamentable :

-Dans la loi agricole, on passe de 17 à 70 articles et dans la loi de logement de 65 à 130 articles.

Parallèlement la Réforme Constitutionnelle est très populaire car elle prévoit une diminution du nombre de députés et de Sénateurs ; 2 circonscriptions n’en feront plus qu’une. Dans le Bas-Rhin par exemple, nous étions 9 circonscriptions mais nous n’en serons plus que 5.

« On » essaie d’éloigner les députés de leur base, de leur circonscription et le rêve à Paris est que tous les députés s’y trouvent.

Aujourd’hui dans la Constitution il y a un droit à l’expérimentation et à la différenciation ; Macron et son gouvernement tuent les associations car celles-ci sont synonymes de volontariat et de bénévolat, en y faisant des contrôles incessants.

Nous n’avons par ailleurs, aucune mesure qui nous permettrait de réduire significativement la dette de la France.

« Nous sommes là, nous défendrons nos idées et essaieront d’être constuctifs dans ce travail. »

***

Nous avons fini par écouter Anne SANDER, député européenne, sur le fonctionnement au niveau européen :

« Il n’y a pas tellement de différence entre le fonctionnement en France et celui en Europe mis à part le fait qu’Emmanuel Macron reste relativement isolé : Aucune de ses propositions telle que l’établissement d’un Ministre de la Zone Euro ou encore le vote d’un budget et la mise en place d’un Parlement de la Zone Euro n’ont été adoptées car personne ne le suit (ni les autres États Membres ni le Président du Parlement européen entre autres).

Notre président exprime exactement le même mépris pour le Parlement que pour les élus de terrain que sont les députés européens. Il s’assied sur les décisions prises par le Parlement. En France, il rétablit les listes nationales pour les élections européennes. Il éloigne ainsi encore plus les députés de leur territoire régional.

Aujoud’hui « En Marche »  n’a pas de député au Parlement Européen et l’on ne sait avec qui notre cher président va travailler. Va-t-il essayer de s’allier aux Libéraux ? ou de s’allier avec nous (ce qui ne serait absolument pas possible puisque nous ne portons les mêmes idées ou politiques que ce mouvement) pour former sa majorité ?

Nous avons également un niveau de dette explosif et Emmanuel Macron n’entreprend aucune démarche pour maintenir le budget agricole. Les partenaires européens ont l’impression que la France sait parler mais que derrière rien ou pas grand-chose ne se fait. »

Elle dit aussi que « Tous ceux qui sont avec Macron sont considérés comme européens et les autres comme des extrémistes, des populistes qui sont contre l’Europe » mais nous rassura sur le fait que « Notre parti est européen et le restera. Nous sommes en faveur d’une Europe qu’il faut faire évoluer et changer parce qu’à la différence de Macon nous sommes des Européens réalistes et pragmatiques qui portons un regard critique sur ce qui ne va pas ».

Après une série de questions-réponses, la soirée se termina autour du verre de l’amitié.

Compte-rendu rédigé par Aminata KOUROUMA

Photos de Rodolphe BOURLETT, Frédéric HUSS, Mathieu TAESCH, Aminata KOUROUMA

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