La famille politique de l’UMP est fille de la République
La République est un caractère distinctif et fondamental de l’identité de la France, et c’est l’un de ses principaux atouts dans le monde nouveau qui s’annonce. Contrairement à ce que suppose Jean-Noël Jeanneney dans sa récente tribune (« “Les Républicains” ? Indigne captation d’ héritage », Le Monde du 15 avril), elle n’est pas un régime démocratique comme les autres, auquel il suffirait à chacun d’adhérer. La gauche, aujourd’hui, dit « république » parce qu’elle n’ose plus dire « France ». Manuel Valls prétend défendre la République, mais, dans le même temps, il accuse son propre pays d’entretenir un système d’apartheid. N’est-ce pas l’antithèse absolue du principe républicain ?
D’autres encore brandissent le drapeau tricolore, mais foulent au pied, quotidiennement, les valeurs de notre patrimoine commun républicain, constitué notamment du respect des différences et de l’apport de chacun à l’œuvre de tous. Au-delà des généalogies artificielles, c’est en se fondant sur nos valeurs que nous pouvons l’affirmer : oui, nous avons toute légitimité à nous renommer « Les Républicains». De la même façon que les socialistes s’appellent socialistes parce qu’ils défendent d’abord le socialisme, nous souhaitons nous appeler Les Républicains, car nous défendons avant tout l’identité républicaine.
Nous avons pour ambition d’être un mouvement de large rassemblement, un espace moderne de débat et d’action, le creuset d’une nouvelle alliance des Français pour faire vivre la république. Avec Nicolas Sarkozy, nous aspirons à devenir le mouvement de la France debout et de la république en marche. La république ne se réduit pas à un concept abstrait, ou à la lutte contre les extrêmes. En France, c’est un système de valeurs constituées depuis deux siècles : des racines culturelles, une école méritocratique, la valeur du travail, la protection des plus faibles, pour n’en citer que quelques-unes.
Ces valeurs sont encore plus nécessaires aujourd’hui qu’auparavant, face aux risques du siècle commençant. La gauche, depuis le fameux rapport du think tank Terra Nova et les menées idéologiques des ministres de la justice ou de l’éducation nationale, s’en est ouvertement écartée. Les socialistes ne défendent plus que le dernier carré du socialisme. Plus que jamais, la droite voit l’avenir de la France dans la république.
Les révolutionnaires les plus acharnés avaient voulu faire de la France une table rase. Mais, depuis la chute de Robespierre, la république n’a jamais renié ses racines. Elle prend son appui sur la civilisation judéo-chrétienne et gréco-romaine, d’où nous sommes issus, et qui doit continuer à être notre source d’inspiration huma-niste. Ceux qui établirent la république imitèrent la République romaine : il serait temps de s’en rappeler, à l’heure où le gouvernement veut faire disparaître ce qui reste de l’enseignement du latin et du grec.
L’établissement de la république a instauré la souveraineté du peuple et son unité. Elle exige que ses citoyens aient des idéaux et des principes communs. Ils reposent sur l’école méritocratique héritée de Condorcet et Jules Ferry, pilier essentiel de la république. L’école républicaine est libre, obligatoire et égale pour tous ; mais ce que le projet actuel du gouvernement oublie, c’est qu’elle est aussi exigeante, et qu’elle doit valoriser l’excellence, afin de permettre à tout élève méritant de gravir l’échelle sociale, tout en transmettant notre patrimoine.
Dans un monde où l’accès à l’information sera de plus en plus facile et le monde du travail de plus en plus spécialisé, l’idéal républicain doit être retrouvé : il s’agit de former des esprits complets et cultivés, non des consommateurs. C’est le même idéal d’unité républicaine qui a permis l’assimilation au corps national, d’abord des provinces françaises, puis des étrangers installés en France – contrairement à la pratique anglo-saxonne, dont on constate aujourd’hui l’échec. Etre républicain, c’est refuser le communautarisme ; nous demandons, la république demande, aux étrangers de respecter ses lois et ses usages, elle demande aux immigrés, qui veulent devenir français, d’adhérer aux valeurs de la république, sans réserve et sans exceptions. Cela va bien sûr de pair avec un respect absolu de la laïcité dans tous les aspects de la vie publique : c’est désormais un fondement du pacte républicain.
Le modèle d’assimilation doit redevenir un cap pour garantir l’unité nationale des futures générations de citoyens. L’unité républicaine est également venue s’opposer aux privilèges et aux féodalités d’Ancien Régime. Elle a révolutionné le rapport des Français au travail : c’est la Révolution qui a aboli les corporations et les privilèges professionnels. Aujourd’hui, d’autres privilèges, d’autres avantages catégoriels, issus des dérives d’un système social qui était auparavant un fleuron de la république, corrompent la valeur du travail.
Etre républicain, c’est vouloir donner une nouvelle grandeur au travail libre et responsable, contre les logiques d’assistanat ou d’emplois aidés. C’est, enfin, soutenir une certaine idée de la modernité. La république de 1792 a donné à la France la jeunesse et l’énergie nécessaires pour affronter les monarchies d’Europe – on devenait général à 25 ans. Face aux défis du XXIe siècle, partis et responsables ne peuvent continuer à agir comme des Bouvard et Pécuchet de la politique, engoncés dans des pratiques myopes et somnolentes.
Le nouveau mouvement, tel que nous l’avons construit, devra mettre en œuvre une nouvelle manière de faire participer les citoyens à l’action politique. Il ne sera pas fondé sur un corps dirigeant centralisé et aveugle, mais sur des bases locales et interactives, qui brasseront plus largement les idées et les participants. Notre mouvement se ressourcera dans un élan de la base, comme la république s’est fondée sur la participation du peuple. Voilà ce qu’est vraiment être républicain.
Depuis que le général de Gaulle, à la Libération, a voulu faire en sorte « que la victoire de la France soit aussi celle de la république », notre famille politique n’a jamais dévié de cette boussole commune : défendre la république, défendre la France, défendre ses valeurs, c’est pour nous une seule chose. C’est même le point d’union des composantes de la droite et du centre.
Prendre le nom Les Républicains, aujourd’hui, c’est affirmer clairement nos objectifs. C’est donner une nouvelle dynamique à l’idéal, toujours jeune, de la « chose du peuple ». C’est vouloir le rassemblement et l’unité des Français, alors qu’ils sont sans cesse opposés les uns aux autres, urbains et ruraux, jeunes et vieux, fonctionnaires et travailleurs libéraux. C’est appeler à un soulèvement des Français devant les compromis, les communautarismes, les privilèges et les lâchetés, et redonner à la France sa fierté et son rang de grand pays. Les Républicains, c’est une identité, c’est aussi un projet. La République sera le mur porteur de notre nouveau mouvement et, le moment venu, au cœur de notre projet d’alternance.
Nathalie Kosciusko-Morizet, Vice-présidente de l’UMP
Laurent Wauquiez, Secrétaire général de l’UMP
Magnifique article célébrant avec enthousiasme et justesse notre belle et chère république!
Il n’a a rien a retirer ou ajouter.
C’est avec joie, fierté et honneur que je décide d’adhérer au mouvement les républicains, j’invite aussi tous les adhérents alsaciens a se prononcer en faveur du changement de nom.
Dans le meme temps nous mesurons l’ampleur et la rudesse de la tâche a accomplir afin de rendre l’état de la France conforme a nos idéaux.