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L’arrêt de mort du GCO condamne pour longtemps la CUS à l’asphyxie

DEBAT GCO : CUS du 5 octobre 2012
Intervention de Georges Schuler
Maire de Reichstett

Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Ce débat est révélateur d’une profonde inquiétude ressentie aussi bien  par les élus comme par nos concitoyens. L’arrêt de mort du GCO signé sans concertation aucune par le gouvernement, dans le seul but de plaire aux élus Verts et aux dirigeants de notre communauté urbaine, témoigne non seulement d’un mépris pour les habitants de cette région au seul motif qu’ils votent majoritairement à droite, mais beaucoup plus gravement,  il condamne pour longtemps notre agglomération à l’asphyxie.

En effet, personne n’est dupe du rôle que le gouvernement fait jouer à Vinci qui ne veut pas perdre d’autres appels d’offres bien plus stratégiques pour le groupe que ces quelques kilomètres d’autoroute en Alsace. Là n’est plus aujourd’hui l’enjeu, même si je m’interroge pourquoi dans le cadre de cet appel d’offres, l’Etat n’a pas souhaité confié le chantier au second moins disant qui semblait très volontariste pour réaliser ce chantier, qui plus est avec des acteurs alsaciens.

Il s’agit bien d’un arrêt de mort délibéré et complaisant dont les conséquences se feront sentir pendant de longues années.

Nous n’avons jamais été des partisans inconditionnels ni enthousiastes du GCO car nous n’avons jamais cru qu’à lui seul, ce tronçon d’autoroute règlerait les problèmes de déplacements autour et dans notre agglomération. Pour nous, le GCO n’avait d’intérêt que comme un élément structurant parmi d’autres  dans le cadre d’une approche globale des besoins de déplacements.

Cette approche globale devait intégrer tous les projets d’infrastructure concernant notre agglomération.

Pour apporter une réponse durable aux enjeux de déplacements qui conditionneront toujours l’attractivité économique, nous avons été les défenseurs et les promoteurs de nombreux projets qui globalement pouvaient constituer une réponse constructive à ces enjeux.

Le projet Tram-Train constituait une alternative dynamique pour accéder au cœur de l’agglomération et permettait de limiter les déplacements pendulaires.

Il semble que faute de financement  et  surtout d’une véritable volonté portée par l’ensemble des acteurs concernés, le projet tram-train soit en panne durablement.

La VLIO, c’est comme le tango ou mieux un tango hésitation, càd deux pas en arrière, un pas en avant. Alors qu’on approchait d’une nouvelle enquête publique, l’arrêt de mort du GCO  pourrait bien devenir aussi celui de la VLIO dont beaucoup craignent  qu’elle devienne désormais le PCIO : Petit Contournement Intercommunal Ouest. Avec les années qui passent, les contraintes diverses en augmentent la facture, une facture que le département souhaiterait faire payer plutôt par la CUS devenue métropole.

La requalification de l’autoroute A35 au cœur de l’agglomération avait elle aussi bonne place dans  le PDU de la CUS qui sera intégré comme élément structurant dans le PLU.

Il faudrait au préalable que la mise en œuvre de la taxe camion ou taxe BUR, votée à l’initiative d’Yves BUR en décembre 2005 et annoncée enfin pour 2013 ait des effets insoupçonnés pour réduire de façon significative le trafic camion et limiter les embouteillages quotidiens qui engorgent de plus en plus durablement notre agglomération et dont les conséquences se font sentir jusqu’au cœur de nos communes de périphéries.

Sans alternatives pour le transit, il paraît illusoire de maintenir cet objectif dans votre PDU.

Quant au projet sur Fegersheim, qui va remplacer des feux rouges par des ronds-points, pour un coût déraisonnable pour les finances locales, on se contentera certainement de créer un accès plus rationnel pour l’un des plus grands employeurs du département et de la CUS, je veux parler de Lilly et pour la future zone d’activité que la CUS souhaite  créer dans ce secteur.

Mes chers collègues, notre agglomération est en panne de réponse, en panne de projet.

Il faut le dire  parce que c’est la triste réalité: Strasbourg est dans une impasse.

Nous sommes durablement condamnés au statu quo, aux bouchons, au temps perdu dans les embouteillages, au gaspillage économique que cela représente ; C’est ce dont ont pris conscience brutalement nos concitoyens en réfléchissant aux conséquences de cet arrêt de mort du GCO prononcé en bafouant les droits élémentaires des territoires, une sentence sans appel.

Alors à défaut d’appel, nous apprenons qu’en plus de l’humiliation subie, le Maire de Strasbourg, en appelle à Paris pour régler nos problèmes locaux après avoir demandé à ses amis au gouvernement de «  flinguer le dossier GCO » !

Nous avions envie de dire au maire de Strasbourg qui a préféré être à Paris plutôt que de participer à notre conseil de CUS « Sortez enfin de votre bulle, monsieur le maire de Strasbourg, sortez enfin de la bulle dans laquelle vous ont enfermé les bobos Verts.

Sortez de Strasbourg pour bien mesurer les embarras quotidien de dizaines de milliers d’automobilistes qui viennent dans l’agglomération et dans votre ville de Strasbourg pour y créer par leur travail les richesses de cette agglomération et de votre ville.

Par votre choix sans alternative, vous les condamnez à des embouteillages durables.

Sortez de votre bulle ou expliquez-nous pourquoi le gouvernement de vos amis se battrait pour défendre une filière automobile française, expliquez-nous  pourquoi nous apportons  en Alsace et avec le soutien de la CUS  notre soutien au pôle de compétitivité autour du véhicule du futur,  si la voiture ou tout ce qui a plus de deux roues n’est plus le bienvenu dans cette agglomération.

Les seules voitures qui trouvent grâce à vos yeux sont celles qui pétarades depuis hier dans les artères de la ville , cherchez la cohérence !

Nous ne savons pas si ce débat doit déboucher sur des initiatives concrètes ou s’il doit simplement servir d’exutoire.

Pour ce qui nous concerne et  comme l’a déjà réclamé Yves BUR, il paraît urgent de demander à  tous  les acteurs ayant compétence pour les politiques de déplacement d’accepter enfin de discuter ensemble, par-delà les étiquettes politiques, pour analyser collectivement la situation qui résulte de l’évolution des besoins de déplacement, pour prendre en compte le souhait de l’agglomération d’accueillir 50 000 habitants supplémentaires à l’horizon  2030 et mettre sur la table tous les projets qui pourraient concourir à l’amélioration de la situation à l’horizon 2020. Il faut en discuter ensemble  la pertinence et mesurer les efforts financiers à mobiliser dans chacune des instances compétentes pour les déplacements

Il est urgent que tous les acteurs mettent l’intérêt général au cœur d’une démarche qui relève de l’urgence publique pour préparer l’avenir de notre agglomération, inséparable de celui de toute l’Alsace.

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