Fabienne KELLER : « Le Mirage de la Gauche »
François Hollande se rend à Strasbourg et va visiter le quartier de
rénovation urbaine de la Meinau.
Le candidat socialiste n’aura sans doute pas de mots assez
élogieux pour la municipalité socialiste et de mots assez durs
envers le Président de la République.
Les faits sont têtus
Les mots, toujours les mots, encore les mots…Les faits, eux, sont
têtus. Depuis dix ans, jamais autant d’efforts n’auront été
réalisés pour les quartiers fragiles. Et, n’en déplaise à certains,
ce travail colossal est à mettre au crédit de la Majorité
Présidentielle.
Il eut été plus simple pour François Hollande que l’action de
Nicolas Sarkozy accrédite la caricature dans lequel il tente de
l’enfermer. Malheureusement pour le candidat socialiste, le
prétendu « Président des riches » aura été celui des banlieues.
Je l’affirme parce qu’il est insupportable que les faits soient autant
déformés. Je l’affirme parce qu’en tant que Maire de Strasbourg,
j’ai pu constater au quotidien le travail qui a été réalisé dans nos
quartiers les plus fragiles.
Sans la sécurité, rien n’est possible
La Majorité Présidentielle a agi en faveur des quartiers fragiles
quand elle a fait de la lutte contre l’insécurité son premier chantier.
Bien entendu, la sécurité ne doit pas être l’alpha et l’oméga d’une
bonne politique des banlieues. Mais si la sécurité ne fait pas
tout, sans elle, rien n’est possible.
A Strasbourg, la mobilisation des acteurs éducatifs, la
généralisation de la vidéo surveillance, la création de 50 postes de
policiers municipaux et le volontarisme de Nicolas Sarkozy ont
participé à la baisse générale de la délinquance. Le résultat : une
diminution de 30 % des violences faites aux personnes en 10 ans.
Des quartiers désenclavés et rénovés
La Majorité Présidentielle a agi en faveur des quartiers fragiles
quand elle a permis leur rénovation en profondeur. Grâce à
l’ANRU, 45 milliards d’euros ont été investis. Du jamais vu.
Sous l’impulsion de Jean-Pierre Raffarin et de Jean-Louis Borloo,
ce programme de rénovation a largement bénéficié à Strasbourg.
L’arrivée du tram au quartier du Neuhof ou les rénovations
d’immeubles à la Meinau ont contribué à désenclaver ces quartiers
et à changer leur image.
Faire confiance aux habitants
La Majorité Présidentielle a agi en faveur des quartiers fragiles
quand elle a ouvert de nouvelles opportunités pour leurs
habitants. Avec les zones franches créées par Alain Juppé, de
belles entreprises comme Werey Stenger se sont implantées au
Neuhof. Avec le dispositif ECLAIR, les internats d’excellence, les
heures de soutien scolaire et le travail remarquable des
enseignants et des éducateurs, les jeunes de ces quartiers
sensibles sont mieux suivis, mieux formés et se forgent un nouvel
avenir.
Certes, qualifier Nicolas Sarkozy en « Président des banlieues » en
étonnera plus d’un. Mais cela doit-il pour autant nous empêcher de
dire que personne n’a autant fait pour elles ?
Le mirage de la Gauche
En ce qui concerne ses mesures spécifiques à la banlieue,
François Hollande livre une guerre – sémantique – sans merci. Le
racisme existe ? Il propose de supprimer le mot « race » de la
Constitution. Les Zones Urbaines Sensibles sont stigmatisées ? Il
propose de supprimer le mot « zone » dans leur dénomination.
Comme s’il suffisait de ne pas les nommer pour que les
difficultés disparaissent. Comme si le simple fait de changer les
mots pouvait résoudre les maux.
Les habitants des quartiers fragiles, quelles que soient leurs
origines, ont bien compris que seuls comptaient les faits. Si depuis
des années la Gauche propose de « changer la vie » ou plus
récemment de « réenchanter le rêve », beaucoup ont été déçus
des promesses non tenues. Beaucoup ont été victimes de cette
politique de subvention et d’assistanat qui commence par les
rassurer avant de finir par les asservir et les enfermer dans la
précarité.
La preuve par l’action
Que ce soit de 2001 à 2008 à la tête de la mairie de Strasbourg ou
de 2002 à 2012 au sein du gouvernement, la Majorité
Présidentielle a toujours voulu mener une politique
courageuse au service des habitants des quartiers fragiles.
Sans détour, sans belle phrase toute faite, sans apitoiement. Au
lieu de l’assistanat, nous leur avons donné les moyens de réussir
par eux même. Au lieu de porter sur eux un regard apitoyé, nous
leur avons fait confiance.
Si beaucoup a été fait, il reste néanmoins beaucoup à faire.
L’emploi, l’éducation et le vivre ensemble sont autant d’enjeux qui
nécessitent une action en profondeur et sur le long terme. A la
légèreté des mots et des promesses, je préfère la réalité des
actions. Faisons confiance à celui qui a déjà prouvé sa capacité à
agir et à relever ces défis.
Aujourd’hui, François Hollande se rendra dans le quartier de la
Meinau. Je lui souhaite bonne visite. Sans doute passera t-il devant
les crèches et les écoles rénovées, le Parc de la Peupleraie, les
immeubles reconstruits à taille humaine…
Autant de projets que nous avons réalisés et initiés. Autant de faits
qui pèseront toujours bien plus lourds que les mots, les « rêves » et
les promesses irréalistes.
Fabienne KELLER
Sénatrice du Bas-Rhin – Centriste de l’UMP
Maire de Strasbourg de 2001 à 2008
www.fabiennekeller.fr
Auteure du rapport sur « L’avenir des années collèges dans les
territoires urbains sensibles »
www.annees-college.fr