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Retraites : quelle réforme ? – Réunion publique à DURRENBACH

Réunion Retraites à DurrenbachLa réforme du système de retraite était au coeur de la réunion organisée lundi 7 juin par le député Frédéric Reiss au relais de l’amitié à Durrenbach. Animée par le député Yves Bur, la soirée a surtout expliqué la démarche gouvernementale en la matière.

« Ce sera une réforme difficile. Nous n’aurons le soutien ni de l’opposition ni des syndicats », nota le député UMP Yves Bur, membre de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale. C’est pourquoi, en sa qualité de spécialiste, le parlementaire alsacien sillonne la France pour exposer les tenants et les aboutissants de la réforme lancée par le gouvernement.

Lundi soir, à Gunstett, il s’adressait à une bonne centaine d’habitants des circonscriptions de Haguenau et de Wissembourg. Mais, vu la nature des questions, il n’y avait pas l’ombre d’un opposant ou d’un syndicaliste dans l’assemblée. La soirée se déroula donc de manière plutôt consensuelle.

Il est vrai que le diagnostic du mal dont souffre le système de retraite ne fait pas vraiment débat. Avec un nombre de bénéficiaires en hausse régulière, le financement actuel ne suffira pas, puisqu’en « 2030 on prévoit 1,3 cotisant pour un retraité, contre 1,8 aujourd’hui », note le député. Le phénomène du papy boom est encore accéléré par la crise économique et le chômage.
Comment s’en sortir sans remettre en cause le régime de retraite par répartition ? Dans la mesure où il est difficile d’augmenter le montant des cotisations alors que les salaires stagnent, le levier privilégié c’est « l’augmentation de la durée d’assurance, avec le relèvement de l’âge légal minimum de départ à la retraite et l’allongement de la durée de cotisation ».
Et où placer l’âge légal ? Là, le parlementaire ne s’est pas trop avancé. Il s’est contenté d’évoquer « 61, 62 ou 63 ans » sans insister. Avec peut-être un allongement progressif, « à raison d’un trimestre par an jusqu’en 2022 ». Mais là aussi, en fin politique, sans le dire trop fort. La prudence est de mise. Et au final, ce n’est pas lui qui décide, même si à l’automne le Parlement sera amené à se prononcer sur la réforme. Mais pas question de toucher au bouclier fiscal.
S’il est resté en retrait sur les solutions, Yves Bur n’a pas ménagé son coup de griffe à François Mitterrand, accusé de « faute politique pour avoir abaissé l’âge de la retraite de 65 à 60 ans ». Plus généralement, il estime que « si les hommes politiques de gauche comme de droite avaient été responsables, il n’y aurait pas de problème de financement de la retraite aujourd’hui ». Et évoquant « les voitures et les appartements de fonction » ou « les voyages en avion », il demande que « l’État baisse son train de vie » et que « les parlementaires participent aussi à l’effort général ». Bref, de quoi cultiver les amitiés…

« Il faut supprimer les privilèges, en établissant les mêmes critères entre public et privé », lança un intervenant. Le député, plutôt que d’opposer les catégories, prône le rapprochement, par exemple en terme de « taux de cotisation, actuellement de 7,85% pour le public et de 10,5% pour le privé ». Mais, « avec 1 200 €/mois pour un maître ouvrier ou une aide-soignante, les retraites ne sont pas mirobolantes dans la fonction publique », précisa une autre voix de la salle.
Qu’adviendra-t-il des carrières longues ? « Une réforme coûteuse et un progrès social ». Le dispositif « n’a pas vocation à s’éteindre brusquement », releva M. Bur. D’autres questions sont restées sans véritable réponse. Ainsi, pour la retraite « des jeunes qui font des études longues ? » Ou encore la prise en compte des enfants dans les familles nombreuses. Voire la possibilité d’une retraite après quinze ans, avec trois enfants, pour les femmes fonctionnaires. Et face « à la baisse des revenus du travail et à la hausse des revenus de l’argent », un auditeur proposa « la création d’un autre modèle social européen ».
« Ce soir on ne repartira pas avec des certitudes », avait annoncé le député Reiss, il faut toutefois trouver les solutions les moins injustes possible ». Et, conclut Guy Dominique Kennel, le président du conseil général, « si la vérité d’aujourd’hui ne sera peut-être plus effective dans dix ou vingt ans, il faut avoir le courage de décider maintenant. Même si toute solution sera impopulaire ».

B. St.

© Dernières Nouvelles D’alsace, Mercredi 09 Juin 2010. –

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